J’ai louer une chambre d’étudiant pour faire une pause dans mon trajet en voiture entre Paris et Berlin.
L’appartement est communautaire. La chambre est grande comme au moins deux studios parisiens.
Le dépouillement que j’ai souvent constaté, et aimé chez les étudiants allemands, me renvoi à l’échec de mon parcours universitaire.
Les parties communes de l’appartement sont aussi grande que l’appartement.
Ce confort ou cette philosophie de l’habitat allemand m’a toujours donné l’impression qu’il y avait un plus grand respect des locataires qu’en France. Rien que cette considération des uns pour les autres donne envie de vivre ensemble.
Je fais un rapide tour en ville. Weimar, ce nom m’a tellement plu. La République d’abord, l’espoir d’une démocratie de l’entre deux-guerre, d’une émancipation socialiste (avant que cette idée ne soit salie).
Et puis la culture, de la peinture à la littérature et la philosophie en passant par la musique : Lucas Cranach l’Ancien, Johann Gottfried von Herder, Johann Wolfgang von Gœthe, Johann Wolfgang von Schiller, Jean-Sébastien Bach, Friedrich Wilhelm Nietzsche, Franz Liszt, Richard Wagner, Carl Zeiss et une bonne partie de la bande de Bauhaus, Vassily Kandinsky Paul Klee Walter Gropius Ludwig Mies van der Rohe…
Alors comme souvent quand je suis en Allemagne, je voulais que cette ville me prenne, m’emporte, me révèle et me sauve.
Comme pour le faire exprès, la ville me renvoie des détails qui résonne avec mon enfance.
Et plus subtilement encore, non pas avec mon enfance, mais mon enfance rêvée. Celle que j’aurais dû avoir. Que je ne saurais pas non plus définir.
Tout cela me renvoyant à une grande tristesse. Ce qui n’a pas eu lieu, ce qui ne sera plus jamais. Un manque indéfinissable, une blessure inconnue qui se réveille, une peur qui désormais ne me quittera plus.
Alors, le centre ville est très beau, bien rénové, propre, lisse, ennuyeux.
Je marche d’un coin à un autre. La ville ne donne que ce qu’elle veut bien donner, rien de plus. Je ne sais pas où chercher et donc, ne trouve rien.
Je finis pas un restaurant italien, parce que, où que l’on soit dans le monde, il y a toujours une pizzeria avec des italiens pour vous accueillir.