Le quartier touristique de nuit (bar, commerces baba-punk ouverts tard le soir) est envahi d’autocollants militants.

Entre marquage de territoire, rappel de luttes perdues.

Les traces de militantismes à l’ancienne dans un contexte individualiste noyé dans les zérosociaux procure une sensation vaine. Il faut bien entretenir la flamme mais on ne voit pas trop le bout du tunnel.

Je retourne donc sur la place du marcher aux cartes. Tout le monde est partie.

Le quartier, plus ancien, est tout de même recalibré pour les touristes. Pas mal de mal-bouffe.

Je monte sur les hauteurs où se trouve un autre quartier populaire.

Les pauvres en hauteur, un peu comme la Croix-Rousse à Lyon, rappel un temps où la classe ouvrière existait dans la ville.

En redescendant, je tombe sur cette fresque dont le principe est désormais répandu partout : on met des images du passé, en lien, dans le meilleur des cas, avec ce qui fut, pour essayer de donner la sensation d’une continuité et faire oublier le massacre urbanistique des dernières décennies.

Après avoir failli faire un malaise en haut du pont, avoir traversé un quartier pavillonnaire de riches, vu la plage triste (comme toutes les plages urbaines), je sature…

Pas de café correct pour me reposer, je rentre en métro.

Les supporters que j’avais croisé à l’aller reviennent calmes et victorieux avec leur joie contagieuse, toute la rame sourit.

Ce qui me plait dans ce genre d’ouvrage, c’est qu’il rappelle toujours qu’un simple petit bonhomme ne peut pas traverser un fleuve sans lui.

Même avec un smartphone en 5G, un SUV, des cartes de fidélité dans plusieurs magasins, une Rolleix pour certains ou je ne sais quoi d’autres, un fleuve est toujours infranchissable avec des chaussures de marque.