Le lendemain, après la régularisation, nous allons chez le peintre qui met à notre disposition son téléphone pour permettre à ma tante et mon oncle de voir comment réparer le bateau

Ma tante me traduit qu’il a construit, il y a quelque temps, un petit bateau dans son atelier. Qu’il a fallu faire appel à des déménageurs de piano pour le faire sortir par la fenêtre. Ensuite, il nous montre une vidéo où on le voit remonter les rues de New York en tirant son bateau. La vidéo est mauvaise et m’ennuie, mais ma tante fronce les sourcils pour me faire comprendre que nous ne devons pas vexer notre hôte.

Une famille habitait sur une espèce d’embarcation avec des roues à aubes qui semblait sombrer doucement. Tous les matins et tous les soirs, toute la famille gagnait la rive ou regagnait l’embarcation sur une barque. Le père ramait, les enfants avaient des gilets de sauvetage, la mère ne bougeait pas.

Agnès est venue nous rejoindre quelques jours plus tard. Nous passions nous journées ensemble dans la ville, si bien que je n’ai plus tellement de souvenir en commun avec ma tante et mon oncle.

Je n’ai pas retrouvé la trace de Steven ni de Jason. J’ai pu revoir mon voisin du dessus du East Village East, 11th Street, Avenue B et le relançais pour qu’il vienne un de ces jours à Paris.

Pendant ce temps, mon oncle avait pris contact avec le musée de la marine de New York, déplacé le bateau et commencé les réparations.

C’était comme si tout le monde le connaissait depuis toujours. Tous semblaient respectueux et obéissaient à ses ordres. Cela le rendait un peu prétentieux.

Par instinct, sachant qu’il n’aimait pas tellement être pris en photo, je fis cette dernière image de lui, juste avant d’aller prendre l’avion. Comme pour lui dire que je n’étais pas dupe. Que je l’appréciais énormément, mais que je savais qui il était, qu’il n’avait pas à jouer ce jeux là avec moi . Et qu’il resterait toujours mon oncle.