Tout de suite la ville me plait. Je ne sais pas si c’est la lumière, ces pierres lourdes, les volumes des rues et des maisons, mais je suis totalement conquis

Nous n’avons pas de contact avec les gens, notre relation suffit à remplir tout l’espace émotionnel. Le reste, le décor est fait pour nous.

J’aimerais vivre ici, avec W. Il y a une lourdeur ancienne, une force dans cette ville de granite, comme un montre qui dort, qui me donne un sentiment de puissance et d’éternité pour mon histoire d’amour.

Graphiquement, c’est une ville à la bonne échelle. Il n’y a pas trop de voiture, pas trop de monde.

Il y a beaucoup d’indiens comme touriste. Ça, pour moi, c’est nouveau et ça me plait évidement, de me retrouver avec des gens qui viennent de de l’autre côté de la terre parce que les liens politiques et culturels sont ainsi.

Nous marchons un peu au hasard dans les rues, cherchant des cafés où nos poser de temps en temps ou des boutiques de fringues d’occasion.

Je suis traversé par ce sentiment habituel des amoureux en voyage : le fait que le sentiment d’éternité de certaines villes donne la sensation que l’histoire que nous vivons est également éternelle. Comme si cela lui donnait un sens au delà de nous-même, une force phénoménale qui nous procure comme un apaisement infini.

Le fait de savoir que ce séjour en Ecosse est court, oblige à une attention concentrée sur ce qui se passe. L’intensité de chaque seconde procure une grande densité de sensations et de sentiments.

Je ne parle pas suffisamment l’anglais pour parler avec les gens que nous croisons et j’admire W de ses connaissances en langue. Que ce soit l’anglais ou l’allemand. C’est un des aspects que j’ai toujours admiré en elle.

Le retour à Glasgow m’apporte encore quelques bonheurs.

Nous attendons le cousin de W à un coin de rue où tout pleins de gens passent comme s’ils s’étaient concertés pour m’offrir leur visage à photographier.

Le plaisir est ainsi décuplé, la journée semble sans fin.

Et je sais aussi, que ce soir encore, nous boirons des cocktails préparés par le cousin de W comme si nous devions nous enivrer de ces instants pour l’éternité.