Je quitte Montréal, pour le weekend, pour Sherbrooke par le bus.

Je traverse de longues étendues d’un paysage plat enneigé, rythmé par les poteaux électriques.

Lorsque j’arrive à Sherbrooke, il fait nuit. Les lumières parfois aveuglantes m’empêche de comprendre quoi que ce soit de la structure de la ville.

Heureusement Alice est là pour m’accueillir et m’emmener à mon logement.

Le lendemain, le paysage est tout autre.

Je découvre une ville américaine dans toute sa splendeur, totalement dédiée à la voiture.

L’horizontalité domine, l’ennuie aussi. La ville semble n’être faite que de lignes.

Avant de retrouver Alice, je marche un peu au hasard en essayant d’absorber ce que je peux de mon environnement.

La ville semble être construite, à cet endroit, sur un axe routier d’où la poussière s’élève à chaque passage de véhicule.

Il n’y a pratiquement pas de piétons, ou alors, aux arrêtes de bus. On se demande comment ils arrivent là. Ils sont soient à attendre là, soit dans un véhicule.

En prenant une rue latérale, de découvre un autre aspect de la ville, d’autres décors de cinéma mal rangés tant cela rappel, dans le désordre, les images de film américains accumulées dans ma vie sans que je ne sache plus auxquels je ferais référence.

Les repères habituels sont tellement différents des villes européennes.

Je retrouve Alice dans un café, le Faro.

Véritable institution dédiée au café, havre de pays, espace de travail et de rencontres.

Comme un refuge de civilisation au milieu d’une ville sans âme.

Ensuite, nous partons marcher pour encore une autre partie de la ville, plus résidentielle.

Certaine maisons donneraient envie d’y vivre tant leur taille donnerait la promesse de pouvoir y reconstituer tout un monde à soi.

Il y a toujours personne dans les rues, sinon un chat de temps en temps en quête d’affection.

Je n’arrive absolument pas à imaginer de quoi les gens vivent dans ce quartier. Quel est leur niveau de vie véritable, leurs professions, leurs passions…

Parfois, un brin de fantaisie me rassure en me suggérant un soupçon de folie, de désir et de vie…

Disons le nettement, je ne comprends rien à cette ville et je ne l’aime pas.

Malgré tout, j’apprécie juste l’instant parce que je n’arrive pas à deviner ce que sera le décor suivant.