Berlin passe son temps à recycler les souvenirs. Pas simplement les constructions ou monuments comme à Paris, mais bien les émotions, bonnes ou mauvaises.
J’ai l’impression de ne plus trop savoir si j’ai encore 20 ans ou déjà 50, si je suis à l’Est ou à l’Ouest, si les utopies vont enfin advenir où laisser place à l’apocalypse, si j’y aurai ma place un jour ou absolument jamais.
Ici aussi les jardins partagés meurent. La gentrification est à l’œuvre partout. La nostalgie ne se nourri pas que du passé mais aussi du présent.
Peut-être ne laissons-nous finalement que des traces inutiles, mais ce qui vibre en nous est si fort, comment est-il possible que ça puisse prendre fin un jour ?
Même les images qui désormais débordent du trop plein s’effaceront.